EHPAD : ATTENTION AUX IDEES RECUES

Attention

Les établissements pour personnes âgées dépendantes, EHPAD, ont une image pour le moins difficile dans le subconscient des Français. Ils accueillent 590 000 personnes âgées de plus de 85 ans et majoritairement atteintes de maladies invalidantes. Les gros titres des médias mettent plus en avant les suspicions de maltraitances, la grève des professionnels, les tarifs trop élevés…

Mais qu’attend-on de ces EHPAD ? 

Parfois tout (bien accompagner son proche jusqu’au bout) et son contraire (que son proche ne meure pas).

Revenons sur quelques idées reçues très présent dans les esprits.

C’est trop chers !

En effet, ces structures ont des tarifs avec un reste à charge pour les familles de près de 2000 euros par mois en moyenne, largement supérieur aux retraites moyennes des français.

Mais pour un établissement adapté, aux normes, qui propose un couvert (du petit-déjeuner au dîner), l’entretien du linge, des activités diverses et variées et une prise en charge médicale et administrative ajustée 24 heures sur 24, ces établissements ne sont en fait « pas assez bien remboursés » estime l’association des directeurs au service des personnes âgées.

A titre de comparaison une nuitée sans aucune prestation autre que la mise à disposition d’une chambre coûte en moyenne 60 € soit pour 1 mois 1800 €.

Les tarifs se décomposent en trois parties : l’hébergement, qui comprend :

  • le couvert ;
  • l’administration ;
  • les animations ;
  • les maintenances…

Une partie dépendance qui correspond à la prise en charge médicale personnalisée selon l’évaluation GIR (dépendance) du résident, en partie financée par l’APA, allocation personnalisée d’autonomie.

Et pour certains établissement, les soins prodigués par des professionnels salariés (médecin coordonnateur, infirmiers, aides-soignants) et financés globalement par l’Assurance maladie via les ARS : agences régionales de santé.

Ce sont le résident, ses proches ou l’aide sociale récupérable à la succession qui règlent ces frais.

Le portail pour-les-personnes-agées.gouv.fr permet des comparatifs entre les tarifs des Ehpad. Ces frais ouvrent à une réduction d’impôts calculée sur 25 % des sommes payées dans la limite de 2500 euros par an pour une personne seule.

Le débat Autonomie/Grand Age qui s’est ouvert en vue d’une nouvelle loi en 2019 vise à réduire ce coût des Ehpad mais aussi à améliorer leur qualité de services et de prendre soin.

Les Ehpad sont maltraitants

Une récente étude de Retraite Advisor portant sur 80 000 notes laissées par les résidents et leurs proches dans un panel 3235 établissements, témoigne que près d’un tiers des résidents estiment ces établissements maltraitants.

Si les risques de maltraitance sont bien présents dans certains Ehpad, ils ne restent pas moins présent aux domiciles des personnes fragilisés. Cependant, ce sont les risques en Ehpad qui sont les plus stigmatisés, généralisés et publicisés, ce qui donne un sentiment d’insécurité parfois amplifié par des faits divers non vérifiés.

Cependant que cette étude a été réalisées auprès de 3235 établissements sur 7438 établissements existant en France en 2016 (INSEE), et auprès de seulement 80 000 personnes sur 605 061 personnes accueillies en 2016 (INSEE). Cette étude est par conséquent à prendre avec précautions, et veiller à ne pas généraliser les cas de maltraitances relayés par les médias, qui sont souvent des suspicions et non des affirmations.

Les Ehpad sont des mouroirs

Emménager en Ehpad est une décision qui se fait rarement de gaité de coeur et c’est dommage, car comment bien vivre, vieillir et peut-être mourir dans une structure que l’on réfute, que l’on n’a pas choisie.

Cette structure est présente pour pallier aux besoins de présence, d’aide quotidienne, de sécurité tout en respectant la liberté, l’intimité, le rythme de vie des résidents, de leurs capacités et de leurs envies.

Après la signature d’un contrat de séjour ou d’un DIPC (Document Individuel de Prise en Charge), les équipes des Ehpad ajustent en permanence leur prendre soin dans une analyse bénéfice/risque des décisions à prendre, avec la personne concernée, et/ou avec ses proches, et/ou avec sa personne de confiance, dans le respect de ses directives anticipées.